Début octobre, le Grand Briançonnais a vibré au rythme des low-tech ! Sous un soleil généreux et entouré de montagnes, le Festival Low-tech a réuni entre 500 et 1000 curieu·x·ses, bricoleu·r·ses, invent·eur·rices et rêveu·r·ses venu·e·s explorer ensemble un mode de vie plus sobre, plus ingénieux… et beaucoup plus joyeux.
LOW-TECH A(L)TITUDE : UN PROJET POUR RENDRE LA MONTAGNE ENCORE PLUS RÉSILIENTE
Ce festival a marqué le lancement officiel du projet Low-tech A(l)titude, co-porté par EKO! et son partenaire Environnement & Solidarité, et financé par le programme européen LEADER. L’idée du projet Low-tech A(l)titude : partager, expérimenter et valoriser les savoir-faire low-tech pour créer une dynamique collective, renforcer l’autonomie et la résilience du territoire du Grand Briançonnais, de juillet 2025 à juin 2027 (2 ans).
TROIS JOURS D’INVENTIVITÉ, DE PARTAGE ET DE GRAND AIR
Le festival s’est ouvert le vendredi soir par le discours d’inauguration de EKO! et Environnement & Solidarité, puis la salle s’est plongée dans la projection du film L’Éclosion low-tech. Que de chemin parcouru par le mouvement low-tech ! Cette table-ronde animée par Emilie Lechevalier (chaîne ‘Vivre low-tech’) a réuni Marjolaine Bert (EKO!), Kévin Loesle (Low-tech Lab Grenoble) et Clément Choisne (Low-tech Lab) : 3 personnes qui se sont par ailleurs succédées au poste de coordination de la communauté low-tech et réunies pour la première fois pour échanger sur leurs visions de la low-tech.
Le samedi, le site de l’Archipel s’est transformé en village low-tech : par ici un atelier de fabrication de sacoches à vélo en bidons, un repair café, un atelier Linux pour libérer son ordinateur, par là des fresques collectives, des discussions sur l’habitat léger ou l’autoconsommation d’énergie… Le tout dans une ambiance gaie et parfumée : les bénévoles d’EKO! ont tenu une buvette low-tech faite de récup’, de cueillette et de bonne humeur. A la carte : bissap, gnamakoudji, sirop de menthe, citronnade et orangeade maison, préparés avec soin. Dehors, au son du boom-bike, les grenoblois en train de cuire des crêpes au rocket stove… Le tout, à prix libre et conscient.
Le lieu, réparti sur six espaces thématiques, a accueilli en continu des conférences, discussions, ateliers, projections, jeux, écritures collectives, expositions et fresques. Non loin, le vélo smoothie de la Biocoop a fait tourner les mollets autant que les mixeurs, pendant que la librairie du Bloc Erratique a présenté ses ouvrages engagés sur le sujet. Dehors, le forum des act·eur·rices battait son plein, entouré de stands, d’expositions techniques (made by Low-tech Lab) et d’expositions photos et témoignages (made by EKO!). Et tout cela avec, en toile de fond, la vue imprenable sur les montagnes briançonnaises, un décor qui rappelle à chacun·e pourquoi on se bat pour un avenir plus sobre.
LES BÉNÉVOLES, CŒUR BATTANT DU FESTIVAL
Avant d’arriver à ce week-end effervescent, il y a eu 2 mois de préparation intenses : mobilisation d’intervenants et de partenaires (comme le Low-tech Lab, partenaire historique d’EKO!), recherche de salles, coups de peinture sur les panneaux, amélioration du four solaire, listes de matériel à rallonge. Les derniers jours ont ressemblé à un grand chantier participatif : déménagement de tables, installation de la déco’, branchement de câbles, appel de bénévoles à la rescousse, invention de solutions “maison” pour tout faire tenir debout… et ça a marché !
Sans une équipe survoltée et ultra-motivée, rien de tout cela n’aurait existé. Il·elle·s étaient une vingtaine, venu·es d’ici et d’ailleurs, présent·es depuis toujours, six mois, deux mois, une semaine, “de passage”… Toujours en mouvement, les bénévoles couraient d’un stand à un autre, trouvaient des solutions de dernière minute, jonglaient entre logistique, buvette, signalétique et parking, stand d’EKO!, stand d’accueil…
Quelques analogies bancales sur la low-tech pour présenter une partie de cette bande pleine d’énergie et d’humour :
- Charlotte, 2 mois en stage pour appuyer à la programmation et l’accueil, notre four à concentration : elle capte la lumière et la renvoie vers l’extérieur avec intensité.
- Alyssa, réseaux sociaux, stand EKO! et logements, notre dynamo : dès que ça bouge, elle éclaire.
- Ravaka, cheffe d’orchestre de la buvette et des paiements CB, notre éolienne artisanale : toujours en mouvement, toujours efficace, même quand le vent tourne.
- Théo, venu un mois avant le festival, notre marmite norvégienne : l’air ralenti, mais il investit dans le tractage et l’affichage, il accumule l’énergie et la libère plus tard.
- Denys, pizzaïolo acrobatique de la signalétique et du parking, notre panneau solaire orientable : adaptable, ingénieux et capable de se redresser même après un sabotage de panneau.
- Amandine, gardienne infatigable de la plonge, notre rocket stove : compacte, sobre et redoutablement efficace pour avaler des montagnes de vaisselle.
- Paulin, repair café, navettes VIP et vidéos, notre vélo cargo : toujours prêt à transporter l’improbable, même quand la charge paraît démesurée.
- Emmie, communicante solaire, notre frigo du désert : discrète, équilibrée et capable de garder la tête froide tout en préservant l’énergie du collectif.
- Valentin, responsable bibliothèque et DJ, notre notice libre en open-source : accessible à tou·te·s et toujours utile.
- Et bien d’autres trésors débordant de talents et d’énergie !
UN BILAN PLEIN D’ÉLAN
Les retours sont unanimes : un événement inspirant, accessible, convivial et porteur d’espoir. Mais surtout, il a laissé des traces, les belles, celles qu’on ne mesure pas tout de suite.
Beaucoup sont reparti·es avec des idées plein la tête et des contacts dans le carnet. Des liens se sont tissés entre habitant·es, associations, artisan·es et curieux·ses. Certain·es ont découvert le mot low-tech pour la première fois, d’autres ont eu envie d’aller plus loin, en s’inscrivant aux ateliers et formations de Low-tech A(l)titude par exemple, ou simplement en restant en lien avec cette belle dynamique. À en voir les nombreux échanges qui en ont suivi, le festival aurait bel et bien semé des graines de coopération un peu partout !
Le Festival Low-tech a permis de donner un vrai élan au projet Low-tech A(l)titude : une belle base de lancement pour les formations, les ateliers… et une communauté plus large, plus dynamique et plus enthousiaste que jamais en Briançonnais.